mardi 9 mai 2017

Amour impossible

« Devine qui j’ai vu ?
Tu ne devineras jamais !
Mais oui... tu devineras !
Enfin, si tu me poses des questions.
Mais attention, je ne te répondrais que par OUI ou par NON.
Alors, t’as une idée ou pas ?
Va-y, pose des questions, j’te dis.
T’façons, tu n’trouveras jamais !
Tu connais ses potes,
Allez… j’t’en donne deux ou trois.
J’t’en donne pas trop, sinon, tu vas tout d’suite trouver qui c’est.
D’toutes façons, ce sont aussi nos potes, donc …
Il était au square…
Tu sais, près des terrains d’tennis et du club house.
Pas loin du parc de jeux pour les mômes.
Comm’d’hab quoi !
En plus, il était là, tranquille, avec sa maîtresse.
Ouais, il a une maîtresse !
C’est fou non ?
Moi qui l’avait toujours vu qu’avec ses potes…
Ou avec nous.
Après tout, c’est aussi nous ses potes, non ?
On est ses potes OUI ou NON ?
Et moi qui croyais qu’il ne regardait que moi.
Il ne regardait que moi non, … Avant ?
Ben dis le toi, qu’il ne regardait que moi !
Mais oui, tu m’l’disais toujours :
« Il n’a d’yeux que pour toi Mao ! ».
« Il est pour qui Mao, pour qui, pour Xyla ?
On va voir qui ? Il est où Mao… ? » que tu m’chantais.




Oh, tu peux l’dire tu sais…
J’sais bien qu’il te plait aussi !
J’te connais bien tu sais !
On s’connaît depuis longtemps maintenant.
Ouais, il ne regardait que moi !
C’est dingue, j’suis sûr qu’il n’se doute de rien !
Il n’sait pas que j’sais !
Que j’les ai vu.
Lui et sa maîtresse.
Le nombre de fois où on s’est r’trouvé que lui et moi,
Toujours au parc.
Les supers parties de jeu de balle qu’on s’faisait !
Trop cool le mec…
Et quand j’l’attrapais,
Je l’tenais bien fort,
J’le plaquais contre moi,
Et j’lui glissais un p’tit mot doux à l’oreille.
J’lui ai même mordillé les oreilles,
A la romantique.
« Style Insoumise, …
Mais à toi tout de même ! »
Juste pour lui dire que j’le kiff quoi !
Et les fois où on s’couraient après,
Où j’lui attrapais les pieds pour l’immobiliser.
En mode « Je t’aime, tu m’aimes, tu m’appartiens ! » !
Trop romantique !
Le salop, il me trompe !
Et avec cette femme en plus !
J’la connais bien elle aussi.
On est copine. Enfin, j’croyais.
On avait même partagé des bonbecs, un jour.
J’l’ai écoutée, elle me parlait gentiment en plus.
J’pensais pas qu’elle pouvait être sa maîtresse !
Mais oui, c’est ça maîtresse j’te dis !
Il s’embrassait,
Se disaient des mots doux,
Se caressaient même !

J’les ai vu comme j’te vois, là !
Ils n’se cachaient pas en plus !
Devant tout le monde,
Sans retenu !
Et j’te papouille par-ci, et j’te papouille par-là !
Ecoeurant !
Y’en avait que pour elle.
J’l’ai appelé pourtant !
Et fort en plus.
J’suis certaine qu’il m’a entendu.
D’ailleurs, il m’a regardé, comme ça, vite fait !
Juste un p’tit coup d’œil,
Rien de plus, le sagouin !
Dédaigneux !
Limite de l’incorrection.
Goujat  le mec !
C’est fou c’qu’il était différent avec elle !
Incroyable, l’excitation à son comble !
Parfois même, il courrait dans tous les sens, sans raison, comme ça.
Excité j’te dis !
A courir après je n’sais qui, je n’sais quoi.
Il chantait aussi !
Il chante bien le salopard !
Quelle puissance dans sa voix.
Quel organe !
Tu m’étonnes qu’elle doit se sentir bien avec lui !
On s’sent toujours bien avec lui !
Dans ses bras puissants…
Et t’as vu son torse,
Quel torse !
Et son odeur ! Ouaaaah.
Son odeur de Pain d’épice.
C’est sûrement son parfum,
Un truc de dingue, j’adore son parfum.
Et même sa manière de s’habiller,
Toujours le même look,
Mais toujours trop Stylé le sweet marron fauve rayé noir.

Avec ses pompes blanches,
Ça fait trop bien !
D’toutes façons, j’l’ai dans la peau le Mao.
Il n’a pas intérêt d’aller voir ailleurs !
Mao, ça sonne qu’avec Xyla !
Ça n’rime qu’avec moi et c’est tout !
Et puis j’suis pas mal non ?
J’crois qu’il aime ma longue robe blanche et noire,
Qui me tombe jusqu’aux pieds.
Tu sais, celle que je met tout l’temps lorsque je sais que j’vais le voir.
J’suis tout à fait son type de femme.
Longitudinale, mais pas trop élancée,
Un poils de muscles, mais pas trop ‘‘Bonhomme’’.
Vive et tenace.
J’crois qu’il aime ça !
Et puis, il aime les sportives,
J’le sais, ça s’voit !
J’cours vite moi, j’ai d’l’endurance,
J’sais lui tenir tête…
Il aime, j’le sais !
Même l’autre jour, lorsqu’il m’a r’vu avec mon maquillage permanent,
Il m’l’a dit qu’j’étais belle.
Fard à paupières noir,
Façon Gothique…
Il apprécie mes ongles noirs sur mes mains blanches.
Mon collier rose pour faire ressortir ma peau crayeuse.
J’suis son genre de femme.
J’en suis certaine !
Mais pourquoi donc a t-il besoin d’aller voir ailleurs ?
Pourquoi ?
Parce qu’on n’se voit pas assez ?
J’peux pas être toujours avec lui moi !
J’ai d’autres obligations :
Les gosses, toujours sous les yeux,
La maison à garder,
Les chats à surveiller,
Les jouets à ranger,
Et un peu de temps libre,
Juste que pour moi.
En plus, j’suis pas véhiculé moi,
Il sait que je viens à pieds juste pour le voir,
Il sait tous les efforts que j’fais pour lui !
J’fais gaffe à n’pas trop m’salir,
J’fais attention à ma ligne,
J’mange équilibré,
Footing et compagnie.
J’l’attends lorsqu’il n’est pas encore là.
J’trouve des subterfuges pour rester en l’attendant,
J’refuse de rentrer lorsque c’est l’heure.
C’n’est pas toujours facile de s’arc-bouter au sol,
Pour résister à la tension de la laisse à mon harnais,
Si solidement attaché sous mon poitrail.
Et puis, il sait que j’n’aime pas refuser à mon maître,
Les ordres qu’il me donne.
C’est si intimidant la façon dont il me parle.
Ah, lui aussi, on peut dire que j’l’aime.
Sa voix si mélodieuse parfois,
Mais si résolue.
Moi j’peux dire que j’lui serais fidèle.
Je sais combien il tient à moi, lui !
Après tout,
J’suis la fifille à son papaille !

Pas facile la vie de chienne !
e.s la fifille à son papaille !de, prompt au blanche.
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