vendredi 24 mai 2013

324 jours et quelques heures

Le tintement de la cuillère contre la tasse le sortit soudainement de la léthargie qui avait embrumé ses paupières, assourdi ses oreilles, engourdi tout son être. La nuit, au-dehors, avait étendu son manteau constellé sur le ciel bleu turquoise de cette douce journée d’automne, repoussant le pâle soleil au-delà de la plaine à l’horizon lointain, chassant le vent essoufflé par ses jeux enfantins avec les feuilles des arbres du parc.
Endormi dans la clarté, réveillé dans l’obscurité, le vieil homme mit un long moment pour calmer son cœur aux battements fougueux, calmer ses mains aux tremblements furieux, calmer son esprit aux raisonnements fiévreux. Ses yeux écarquillés parcoururent sa chambre d’hôpital que les seules étoiles du firmament, les diodes du réveil et les lumières des moniteurs parvenaient difficilement à éclairer. L’obscurité l’étouffait ; il devait avoir de la lumière. En tâtonnant hâtivement, il remonta le fil électrique du mur dans lequel il était connecté au petit boitier de l’interrupteur. Soudainement allumée, sa lampe de chevet, tamisée par un carton de couleur orangé, expulsa les terribles ténèbres qui l’entouraient.
Il soupira enfin d’aise, retira ses lunettes en demi-lune, se frotta l’aile du nez, écarta sa tablette roulante, ramena à lui le boitier de commande de son lit médicalisé, abaissa le dossier, croisa les bras sur son ventre, ferma les yeux, s’endormit. La lumière ne le gêna pas. Elle ne le gênait plus depuis plusieurs années ; elle ne le gênerait plus jusqu’à la dernière nuit. Au contraire, l’obscurité le mettait mal à l’aise.

L’orage éclata dans la nuit. Violemment. Sans crier gare. Le vent, vigoureux, soulevait feuilles, panneaux, cartons et tuiles. Un éclair zébra. Le tonnerre gronda. Les vitres tremblèrent. Les volets claquèrent. Une trombe d’eau s’abattit. Le vent siffla. Un arbre tomba. Le courant sauta.
Le vieil homme se réveilla en sursaut alors que l’orage passait au-dessus de la clinique. La panique le gagna lorsqu’il constata que sa lampe de chevet ne répandait plus sa douce lumière. Le noir épais et étouffant le terrorisait. Le fracas des gouttes d’eau le terrorisait. Le silence assourdissant et pénétrant le terrorisait. Il n’était plus dans sa chambre d’hôpital mais dans une cellule capitonnée de caoutchouc. Il n’était plus allongé dans des draps blancs et purs mais dans vingt centimètres d’eau. Il n’était plus relié à des pochettes de sérum mais à des anneaux sur le sol.
Il n’hurla pas. Pas plus qu’il n’avait hurlé alors. Il se concentra sur une seule idée, celle qui l’avait fait tenir pendant plusieurs mois. Cela permit à son cœur de ralentir, à son souffle de revenir, à ses mains de se détendre. Après plusieurs minutes de relaxation, comme le lui avait appris son thérapeute, l’homme reprit enfin totalement la maitrise de son corps. Il n’était pas totalement dans l’obscurité ; le lampadaire du parc, rudoyé par le vent, éclairait faiblement la nuit. Il n’était pas dans vingt centimètre d’eau ; ses draps avaient été mouillés par une fuite au plafond. Il n’était pas seul ; des pas et des paroles se faisaient entendre dans le couloir et dans les autres chambres de son aile.
Lorsque la porte s’ouvrit sur l’infirmière de garde et sa bougie, il avait complètement repris confiance en lui et rien de la panique qui l’avait soudainement saisi ne transparaissait sur son visage.
« Herr Lorenz ! Est-ce que tout va bien ? L’électricité nous a lâchés. Nous avons été frappés par la foudre. Oh là là ! J’ai cru que nous allions nous noyer sous les trombes. Mais le Seigneur en a décidé autrement. Comment allez-vous ?
- Très bien, Schwester Elisabeth. Merci beaucoup. Cependant, je crois que j’en ai mouillé mes draps…
- Oh ! Ce n’est pas grave. Je vais changer tout cela tout de… Oh, Herr Lorenz, vous êtes un coquin !
- Je vous ai bien eu, ma sœur.
- Mais, toute cette eau ! Oh là là. Quelle fuite ! Je crois que le toit a souffert. Je vais devoir vous changer de chambre, Herr Lorenz, et nous n’avons malheureusement plus de chambre individuelle de libre. Je vais voir avec la Mère Supérieure où nous pouvons vous mettre.
- Merci beaucoup, Schwester Elisabeth. »

« Voilà, chuchota l’infirmière. Vous serez avec Herr Kruspe le temps que nous aménagions une chambre, ce n’est l’histoire que de quelques heures, rassurez-vous. J’espère que vous vous entendrez bien.
- Merci, Schwester Elisabeth.
- Je vous apporte quelques affaires tout de suite, Herr Lorenz. »
            Le vieil homme, jetant à peine un œil sur son voisin de chambre assoupi, pesta contre la malchance qui lui tombait dessus : il n’aimait pas la compagnie. Ou plus exactement, il ne l’a supportait plus. Plus depuis qu’il avait fait un séjour de plusieurs mois à Höhenschönhausen, il y a vingt-quatre ans. Il s’était habitué à la solitude qui effraie la plupart des personnes, forgeant son esprit jour après jour à ne parler qu’à lui-même, quitte à passer pour un fou auprès de certains, s’inventant de temps à autre des interlocuteurs avec lesquels il échangeait parfois à haute voix.
Lors de ces courts passages à l’hôpital, il s’était toujours arrangé pour éviter les chambres communes et à présent qu’il était pensionnaire permanent dans cette clinique, il avait droit à une chambre individuelle, isolée à l’extrémité sud de l’aile.
            Oui. La malchance était au rendez-vous car seule sa chambre avait été touchée par la fuite dans le toit. Bien heureusement, son voisin somnolait, ce qui lui évita de soutenir une conversation futile sur le temps, la famille, le programme télé, les repas dans la clinique et les rhumatismes.
            Tournant son regard vers le plafond, il chercha parmi les interstices, les marques de peinture et les ombres des constellations folkloriques comme il s’amusait souvent à le faire : le Gant, la Limace, le Stylo, le Trombone…

            Quand il se réveilla de sa sieste, il sentit que quelque chose n’allait pas et pour la troisième fois en deux jours, une terrible panique le submergea. Où était sa table roulante ? Où était son livre, son marque-page et ses lunettes ? Ou était son verre, sa bouteille d’eau et sa cuillère ?
            Il ricana doucement lorsqu’il réalisait que sa table, puisqu’il n’était plus dans sa chambre, ne se trouvait pas du même côté du lit. L’inquiétude évacuée, il chaussa ses lunettes, ouvrit son livre sur l’histoire de l’art et reprit la lecture du paragraphe qu’il avait abandonné la veille. Ce n’est qu’après quelques minutes qu’il remarqua que son voisin s’était tourné et l’observait. Bien que gêné par tant d’attention, il essaya de poursuivre sa lecture mais, l’homme dans le second lit ne changeant pas de position, il ne parvint pas à se concentrer. Finalement, après maintes hésitations, il repoussa son livre pour fixer le mur face à lui et s’adresser à son camarade de chambrée.
« Ma chambre a été inondée par l’orage, se justifia-t-il. Je ne suis ici que pour quelques heures mais je pense que Schwester Elisabeth vous en a déjà parlé.
- …
- J’imagine que je vous dérange mais je ferai le moins de bruit possible pendant ce laps de temps. Croyez bien que je suis gêné de devoir vous imposer ma présence.
- … »
            N’obtenant aucune réponse, il se força à tourner la tête. L’homme avait vieilli. Rapidement. Il n’avait pratiquement plus de cheveux sur la tête, des poches s’étaient formées sous ses yeux, ses joues s’étaient creusées. Mais son regard… Il n’avait pas changé. Depuis vingt-quatre ans, il était resté le même.
Son cœur ne s’emballa pas cette fois-ci ; il cessa un moment de battre.

« Alors ? N’en n’avez-vous pas assez, Herr Lorenz ? Il vous suffit de signer cette confession et nous vous laisserons tranquille. Une simple petite signature. Je pourrai même m’arranger pour que vous rejoigniez votre femme. »
La salle aux murs recouverts de moquette sentait le savon ce qui changeait de l’odeur d’humidité qui caractérisait la chambre dans laquelle était enfermé depuis plusieurs heures l’homme interrogé qui, assis sur une chaise en bois, les mains coincées sous les cuisses comme on le lui avait ordonné, scrutait, par-dessus la longue table qui les séparait, son interrogateur qu’il rencontrait pour la première fois.
« Nous savons tout sur vous, ajouta l’homme au costume propre avec une certaine douceur dans la voix, comme s’il avouait un détail qu’il n’aurait pas dû donner.
- Je n’ai rien à avouer, répondit le prisonnier par bravade. Vous n’avez rien contre moi. Je n’ai rien fait de répréhensible. Je…
- Frau Lorenz a pourtant rapidement avoué. Elle ne vous a pas épargné. »
            L’homme sortit de l’unique tiroir de son bureau métallique un lourd dossier qu’il ouvrit devant lui et qu’il parcourut en silence, profitant de sa position de force pour accentuer le malaise de son interlocuteur.
« Hum, hum, ponctua-t-il sa lecture. »
            Herr Lorenz connaissait ces techniques d’interrogatoire mais l’envie de se lever pour lire le contenu de ce dossier était néanmoins très forte. Il ne fit rien, ne pensa à rien, s’amusa même de la situation en essayant de la retourner à son profit. Il se désintéressa de son interrogateur, reportant son attention sur la pureté des murs, du plafond et du sol, sur l’impersonnalité du bureau et de la longue table qui mettaient une distance infranchissable entre eux et sur l’opacité de la vitre et de son interlocuteur. Il ne sut combien de temps il resta à observer ces lieux hors temporalité. Trente secondes ? Cinq minutes ? Une heure ? Son interrogateur fut le premier à rompre le silence sans laisser transparaitre d’agacement ou de lassitude.
            Ces confrontations se reproduisirent régulièrement, toujours dans la même pièce mais avec des durées et des interrogateurs différents. Cela dura dix mois, douze jours et quatre heures vingt-huit minutes.

            Passé le premier choc, Herr Lorenz cligna rapidement des yeux pour chasser les souvenirs qui l’avaient assailli. La netteté se refit autour de sa chambre, de sa table, du poste de télévision vissé au mur, des moniteurs, des sondes, du second lit et de l’homme qui l’avait psychologiquement travaillé pendant plusieurs longs mois.
            Lentement il se leva, tira le porte-sérum qui était relié à son bras, rapprocha une chaise aux pieds du lit de son voisin, s’assit et le regarda comme il l’avait fait pendant tant de fois. Ce-dernier, ne l’ayant pas quitté des yeux, avait redressé son dossier pour lui faire face.
- Comme nous nous retrouvons, Herr Offizier. Ou devrais-je plutôt vous appeler Herr Kruspe. Je n’ai jamais su votre nom. Et pourtant, je suis certain que parmi toutes les personnes que vous avez interrogées, je suis celui avec lequel vous avez passé le plus de temps. Attendre vingt-cinq ans pour connaître votre nom, votre simple nom, alors que vous avez toujours su le mien et bien plus… Vous ne dites rien ? Peut-être est-ce parce que vous avez trop parlé pendant vos années de service à la Staatssicherheit ? Ou parce que vous êtes tout aussi surpris que moi et que vous ne trouvez rien à dire, vous qui étiez si prolixe à l’époque ? Ce n’est pas grave. J’ai tout mon temps… J’ai tout mon temps… Et pour une fois, je vais vous parler.

« Après la Réunification, j’ai eu la curiosité de consulter les archives. Je m’attendais à une montagne de documents comme j’en avais entendu parler pour certains. Je dois reconnaître que j’ai été déçu. A peine un petit classeur. Vous m’aviez affirmé tout connaître à mon propos mais vous étiez bien loin de la vérité. J’ai néanmoins particulièrement apprécié la lecture des aveux de ma femme. Pas une virgule, pas un point ne manquaient. Je vous surprends ? Mais, vous ne pensez pas que cette confession était réelle ! Quand même pas ! Nous avions répété avec ma femme. Nous savions que s’il nous arrivait quelque chose, elle ne tiendrait pas longtemps. Je lui ai fait répéter et répéter et répéter ce qu’elle devait confesser pour sortir rapidement. Elle devait tout me mettre sur le dos. Tout. Elle était réticente, au début. Bien sûr. Mais je l’ai convaincue. Je lui ai dit que je supporterai vos sévices. Que je trouverai une astuce pour contrecarrer vos tentatives de déstabilisation. Elle a bien dû me croire. Et, au final, n’avais-je pas raison ? Regardez ! Je suis encore là.
« Vous ne dîtes toujours rien ? Ce n’est vraiment pas grave ; j’ai envie de vous parler, de toute façon. C’est curieux, non ? Lorsque vous m’interrogiez, je ne répondais jamais. Et nous voilà dans le cas inverse. Je parle et vous écoutez. Je n’aurais jamais imaginé que cette situation surviendrait avant ma mort. Et j’en suis très heureux. Est-ce une manifestation du syndrome de Stockholm ? Peut-être bien. Ou peut-être êtes-vous la seule personne à qui je puisse raconter tout cela ? Tout ce que j’ai enfermé pendant tant d’années dans mon silence et ma solitude. Après la chute de votre régime, j’ai retrouvé ma femme qui avait également survécu. Elle ne m’a jamais posé de questions sur ce que j’avais subi. De toute façon, elle n’aurait jamais pu comprendre. Je n’ai rien évoqué de mon côté ; je n’en ai pas ressenti le besoin. Mais de vous retrouver ici, je sens monter en moi une envie irrépressible de parler.
« Vous pensiez tout connaître de moi. Vous m’aviez dit tout connaître de moi. Il n’en était rien. Alors, apprenez. »

            Les heures passèrent tandis qu’Herr Lorenz racontait sa vie dans les moindres détails, relatant les souvenirs dès qu’ils lui venaient à l’esprit, essayant de faire le moins de raccourcis ou de divergences possibles pour ne pas embrouiller son interlocuteur qui demeurait silencieux. Il parla à cet homme qui l’avait harcelé et à qui il avait refusé parler, comme s’il s’agissait tantôt de son meilleur ami, tantôt de son père, tantôt de son confesseur.
« Voilà qui je suis, Herr Kruspe. Voilà qui est la personne que vous avez arrêtée ce matin de décembre et que vous avez emmenée dans votre camionnette blanche banalisée. La personne que vous avez questionnée, enfermée, isolée, attachée. Oui, à présent, vous pouvez dire que vous me connaissez. Vous êtes le seul être, l’unique être au monde à savoir tout de moi. Est-ce que cela a changé votre opinion ? J’en doute. Vous n’êtes pas de ceux qui ont des remords. Vous avez agi par conviction et si cela était à refaire, vous recommenceriez. Mais l’Histoire vous a jugé alors, à quoi bon vous blâmer une seconde fois.
« Et puisque nous sommes dans la confidence, je vais répondre à votre question. A celle que vous m’aviez posée le premier jour de notre rencontre. Oui. Je suis coupable. Je confesse. J’avoue. Tout est vrai. Toutes les accusations que vous aviez contre moi étaient fondées ; j’ai commis des actes contre le régime, contre votre régime. Par conviction. Tout comme vous. Et par conviction, j’ai refusé d’avouer. J’ai tenu bon. J’ai supporté vos chambres chaudes et froides, vos salles d’isolement, vos supplices et vos interrogations. J’imagine que vous vous demandez de quelle manière. Je me suis inventé des histoires. Sans cesse. Des histoires de chevaliers, de cow-boys, de rois, de guerres, de romances. J’étais tantôt un peintre de la Renaissance ou un chercheur d’or, un alchimiste ou un danseur classique. Vous pouviez emprisonner mon corps mais pas mon imagination. Cela vous rappelle quelque chose n’est-ce pas ? Mais ce n’était pas tout. J’avais autre chose pour me faire tenir. Trois fois rien. Mon portefeuille. Je fouillais mes affaires sans parvenir à mettre la main dessus lorsque votre équipe a enfoncé notre porte. Le hasard n’eut pas mieux fait les choses. Pendant des jours et jours, je me suis demandé où il était passé. Vous ne pouvez pas imaginer ce que mon portefeuille a enduré comme mésaventures rocambolesques dans ma tête. Ah. Ce cher portefeuille. Un cadeau de mon père lorsque j’eus mon baccalauréat. Dieu seul sait où il se cache maintenant. »
            Herr Lorenz essuya son front humide avec une serviette, se servit un verre d’eau qu’il but en une seule gorgée tant son palet était sec et ressentit une profonde lassitude après cette longue confession intime. Sans ajouter un mot, il replaça la chaise qu’il avait déplacé, regagna son lit et s’allongea en silence.
            Schwester Elisabeth pénétra peu après, annonçant que sa nouvelle chambre était prête.
« Au revoir, Herr Kruspe. Puissiez-vous trouver le repos. »

            Quelques jours plus tard, le vieil homme retrouva sa chambre, agrémentée d’une nouvelle isolation au plafond et d’une couche de peinture fraiche. Schwester Elisabeth qui l’accompagnait le vit sourire comme elle ne l’avait jamais vu.
« Vous revoilà chez vous, Herr Lorenz. J’ai même ici un cadeau pour vous. De la part d’Herr Kruspe. Il tenait à ce que cela vous revienne mais avec les derniers événements, j’ai oublié, Dieu me pardonne. »
            Tout tremblant, l’homme saisit le portefeuille, son portefeuille, que lui tendait l’infirmière.
« Tout va bien ? »
Sans répondre, Herr Lorenz tourna et retourna entre ses doigts l’objet de cuir qu’il n’avait plus touché depuis tant d’années, dessinant son pourtour, remontant les coutures une à une avant de l’ouvrir finalement. Une simple feuille de papier, portant l’inscription « Avec toute mon amitié », se trouvait à l’intérieur. Ironie ? Sincérité ?
« Quelle délicate attention ! Vous offrir son portefeuille alors qu’il vient juste de faire votre connaissance. Un objet aussi important et intime.
- Est-ce que vous pouvez lui transmettre un message de ma part, Schwester Elisabeth ?
- Oh ! Malheureusement, Herr Kruspe a rejoint notre Seigneur avant-hier.
- Je vois. Mais c’est notre lot à tous. De quoi souffrait-il ?
- Le malheureux avait un cancer de la gorge. A cause du tabac. Il n’y avait plus aucun espoir. Mais j’ai eu l’impression qu’il était parti en paix, comme s’il avait trouvé les réponses à ses questions.
- Puissions-nous trouver les nôtres avant de passer l’arme à gauche, Schwester Elisabeth.
- Les voix de Dieu sont impénétrables, Herr Lorenz. Mais il suffit de tendre l’oreille pour parfois les percevoir. Et Sa miséricorde est universelle, même envers les bourreaux.
- Schwester Elisabeth ! Vous…
- Shuuuuut !
            L’infirmière quitta la pièce après un dernier clin d’œil.

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